Octobre grec avec «Un été grec avec Camus» de Dimitris Stefanakis - Par Le Monde Libertaire - infolibertaire.net
Le rat noir fera craquer les pages blanches, octobre tiendra sa revanche. Octobre grec avec Un été grec avec Camus de Dimitris Stefanakis - Par Le Monde Libertaire - infolibertaire.net
"Un été grec avec Camus" de Dimitris Stefanakis,
traduit par Vassiliki Loukou avec le concours de Dimitris Stefanakis, Editions Emmanuelle Collas, 22 euros, 243 pages, 2024.
Dimitris Stefanakis est né en 1961, sur l’île de Kéa et a fait ses études à Athènes. Il est l’auteur de plusieurs romans dont Film noir et Jours d’Alexandrie qui a obtenu le Prix Méditerranée en 2011. Il est venu en mai dernier présenter son nouveau livre Un été avec Camus, à la librairie Lexikopoleio d’Athènes.
Un été grec avec Camus (éd. Emmanuelle Collas, traduction Vasiliki Loukou) : En juillet 1998, (ne demandez pas pourquoi !), Albert Camus se retrouve dans le bras de mer séparant l’île de Délos de celle de Mykonos. En ce lieu où, quarante ans auparavant lors de son premier voyage en Grèce, il prenait ses premières notes en vue d’écrire son nouveau roman qu’il intitulerait Le Premier homme.
« Mais combien d’années s’étaient écoulées depuis ce temps-là ? Il lui semblait qu’un événement, dont il n’arrivait pas à se souvenir, avait brutalement coupé le cordon ombilical qui le rattachait à la vie et l’avait plongé dans cet état onirique qui le laissait errer, ou plutôt flotter dans un univers constellé d’ombres, que les hommes appellent la mort. Et si, en réalité, il était vraiment mort ? » …
Or, en ce mois de juillet 1998 Ariane Dariva, une jeune journaliste grecque accueille le prix Nobel français pour l’accompagner durant son séjour sur l’île de Mykonos. Quel est le but caché d’Ariane ? Et surtout, comment Camus va réagir devant ce qu’est devenu ce petit bijou d’île des Cyclades ? Devant les téléphones portables et autres inventions mercantiles ? Camus « ce jouisseur de la vie se laissera-t-il diluer dans les délires nocturnes de la nouvelle Sodome » ? Il aura comme premier refuge, le petit restaurant du port tenu par la famille d’Ariane et fréquenté par de nombreux amis et habitués.
Une sorte de petit voyage ré-initiatique dans le temps !
Dès lors, Camus va nous gratifier de considérations et notes prises au jour le jour dans son carnet. Retours sur son passé, son enfance pauvre en Algérie. Considérations sur le sens de l’histoire, le journalisme, l’amour, la littérature. Enfin, la vie quoi ! Quel plaisir d’entendre réincarnée, la voix d’un homme tel qu’Albert Camus !
Interview de Dimitris Stefanakis par le Rat noir :
Dimitris, d’où vous vient cette admiration pour l’œuvre et l’homme Albert Camus ? Et quel a été votre premier rendez-vous avec les œuvres d’Albert Camus ?
J’ai lu L’Etranger à l’âge de 17 ans. Ce fut pour moi une « apocalypse » (dans le sens de révélation). C’est ce livre qui m’a poussé à écrire. Camus a été mon maitre et mon ami, il me semblait qu’il me poussait à continuer.
Que représente Camus pour vous ?
Il est avant tout pour moi, un grand styliste de l’avant-garde du roman français, oublié par l’intelligentsia (d’ailleurs au même titre que André Malraux et André Gide) et ce n’est qu’en 1994, avec Le premier homme que l’on a commencé à réhabiliter l’œuvre de Camus, mais surtout son discours si marqué sur l’amour et la pauvreté.
Avez-vous entendu parler du livre diffamatoire de l’américain Olivier Cloag « Oublier Camus » ?
Oui bien sûr, hélas ! Et j’en ai été atterré comme tous les amoureux de Camus. Mais je ne souhaite pas m’y arrêter plus que ça. Je préfère redire que L’Etranger est avant tout un poème et surtout que Camus était avant tout un littéraire, pas un polémiste. Ses romans n’ont rien de politique, ils relèvent pour moi du pur plaisir esthétique. Le Camus « journaliste politique engagé » (il faut bien le dire également motivé par l’aspect financier) et le Camus philosophe sont il me semble, deux autres Camus, d’ailleurs tout aussi respectables. Cela dit, je comprends que l’on puisse reprocher à Camus certaines omissions dans ses romans, mais je le répète ce n’étaient pas leur but. De plus, il est idiot presque trois quart de siècles après, de ne pas tenir compte du contexte colonial français. Camus s’en est, il me semble, assez expliqué. Pour terminer, le nouveau slogan de la librairie Lexikopleio d’Athènes, initié par Odile et Patrick n’est-il pas : « Oublier Camus : Jamais » !
Deux cadeaux aux lecteurs du Rat noir
La dédicace de Dimitris Stefanakis :
Et ces photos de la tombe de Camus, prise par notre ami Justhom, en aout 2024 :
ΠΗΓΗ / SOURCE: https://www.infolibertaire.net/le-rat-noir-fera-craquer-les-pages-blanches-octobre-tiendra-sa-revanche
"Un été grec avec Camus" de Dimitris Stefanakis
Roman traduit par Vasiliki Loukou avec le concours de Dimitris Stefanakis
Editions Emmanuelle Collas - Date de parution : 24 mai 2024 - ISBN : 978-2490155941 - 252 pages - Prix éditeur : 22 euros
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